DESCRIPTION GENERALE |
Le rhizome
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De légers changements de cap pendant la croissance donnent au
rhizome
une forme plus ou moins en zig-zag. Sa texture est tendre et cassante.
Il a souvent une longueur de 3-10 cm (jusque 20 cm chez les plantes âgées) et
un diamètre de 3-4 mm (parfois jusque 7 mm).
Là où il produit la
rosette
le rhizome
se redresse quelque peu. Les autres parties portent les cicatrices rapprochées
d'anciennes feuilles.
A la base de chaque cicatrice se trouvent les rares racines fibreuses
très simples blanchâtres lorsqu'elles sont jeunes (moins d'1 cm) puis brun pâle.
Elles peuvent atteindre une longueur de 5-8 cm et sont dépourvues de poils
(à l'exception de quelques rudiments microscopiques).
Comme chez les Sarracénias l'absorption doit se faire via les cellules
épidermiques des racines (et du
rhizome ?).
Cela implique que le substrat soit relativement mouillé.
Comme sur la plupart des tiges les aisselles des feuilles recèlent un
méristème. Celui-ci est inhibé généralement mais peut à l'occasion produire une
ramification du
rhizome.
Vu sa localisation souterraine celle-ci va s'étioler donnant de longs
internoeuds. Chaque noeud portera une feuille rudimentaire une
espèce
de petite écaille blanchâtre et éphémère. De telles
ramifications finissent par produire elles aussi des racines et
se séparent de la tige principale lorsque leurs parties anciennes se décomposent.
Tel est le sort de tous les
rhizomes.
Lorsqu'on en examine un de 15 cm on voit que la moitié en est brune et plus ou moins morte.
En coupe on voit que l'épiderme des parties jeunes est blanchâtre et
poilu entourant des tissus internes presque blancs (car ils abritent des
réserves d'amidon !). Les zones anciennes comprennent une écorce et une couche
de suber (liège) brun foncé entourant le bois jaunâtre.
Les feuilles-écailles : |
On les trouve sur les parties des ramifications du
rhizome qui n'ont pas encore émergé de terre.
Il y en a souvent 8-10. Elles sont longues de 4-7 mm sur 1-1.5 mm de large
amplexicaules
(leur base entoure une partie de la circonférence de la tige)
sessiles
(sans pétiole
)
pointues. Leur surface externe et leur bord sont finement pileux.
Les feuilles
lancéolées
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Les ascidies
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C'est pour la beauté et la finesse inégalée de ses
ascidies
que Cephalotus follicularis est une plante
carnivore
si appréciée.
Chaque rhizome produit une
rosette![]() ![]() ![]() ![]() La structure des
ascidies |
![]() |
Le pétiole
est cylindrique et
amplexicaule
.
Il peut zigzaguer quelque peu en fonction de l'éclairement et est
souvent plus long que
l'ascidie
.
Il est entièrement villeux.
Le couvercle est arrondi avec une encoche sur la ligne médiane
(dans laquelle s'emboîte le sommet de la crête médiane pendant l'embryogénèse
de la feuille). Il est attaché à l'urne par une base large. Dans la nature les
ascidies
reposent obliquement contre le sol. De ce fait
l'opercule
ne recouvre pas vraiment l'orifice mais occupe une position semi-verticale.
La jonction entre
l'opercule
et le corps de
l'ascidie
est intéressante. On voit que l'épaississement du
péristome
tend à déborder sur les régions adjacentes du couvercle. Entre cette région et le
pétiole
il y a une crête bien marquée garnie de poils sans doute un reliquat de
la fusion des folioles operculaires et de celle ayant fourni l'urne.
Vue de l'extérieur la structure la plus spectaculaire de l'urne est le
péristome.
Il s'agit d'un bourrelet muni de 15-28 larges
ondulations striées qui entoure l'orifice de
l'ascidie
sauf à la base du couvercle. Chaque ondulation se prolonge par une dent
recourbée vers le bas qui fait saillie dans I'entrée du piége. Les dents
situées près de
l'opercule
sont les plus petites. Les plus grandes se trouvent vers l'avant surtout
celles qui sont à l'aplomb des crêtes de l'urne. Les ondulations se pigmentent
plus volontiers que les creux qui les séparent. D'après certaines urnes
régressives les ondulations du
péristome
sont homologues des côtes du couvercle. Le
péristome
apparaît brillant comme vernissé. En réalité il est couvert d'une nappe confluente
de sécrétions produites par des myriades de petites glandes dont nous aurons
à étudier l'anatomie ultérieurement.
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Piège en coupe
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Nouveau contraste la partie la plus profonde de I'urne possède une
surface brillante. Celle-ci est vert pâle dans les jeunes
ascidies
(ou celles qui croissent à l'ombre) rouge vif chez l'adulte et devient noire
dans les vieux pièges.
Deux bourrelets allongés garnissent cette région. Ils sont souvent
plus pigmentés que les surfaces environnantes mais leur coloration est
engloutie dans celle de toute la cavité chez les vieilles urnes.
On ne s'étonnera pas que la nervuration d'une feuille aussi modifiée
soit passablement complexe. La nervure médiane court dans l'insertion de la
crête impaire (avec une bonne branche dans le bord élargi de celle-ci ). Les
veines latéro-dorsales se dirigent droit vers les bourrelets latéraux de la
cavité. Ils sont donc vascularisés par de grosses branches de ces veines.
Mais avant d'atteindre cette zone les faisceaux latéro-dorsaux avaient donné
une bifurcation vigoureuse qui court dans la base des crêtes latérales.
Au niveau des bourrelets on note le départ de nombreuses branches
ascendantes qui irriguent le haut des parois de la cavité digestive. La
veine principale cependant s'infléchit après avoir traversé le bourrelet
et rejoint la nervure médiane au niveau du
péristome.
Celui-ci contient un important faisceau circulaire nourri par les veines
que nous venons de décrire (médiane deux branches principales de chacune
des Iatéro-dorsales) mais aussi par des faisceaux arrivant droit du
pétiole
dans la paroi inférieure de l'urne. Le faisceau circulaire donne de fortes
branches vers les dents. Notons pour finir que le
xylème
de tous les faisceaux qu'ils courent dans
l'opercule
ou dans l'urne est dirigé vers la cavité
(xylème
endoscope). Cela disqualifie plusieurs théories prétendant expliquer l'origine des
ascidies
de Cephalotus.
Les organes floraux : |
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La
hampe![]() ![]() Le scape porte de 7 à 10
bractéoles Au sommet du rachis les méristèmes
axillaires |
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Les fleurs sont petites (moins de 0.5 cm) blanches étoilées
6-partites. Elles possèdent un fort parfum suave.
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Fleur de Cephalotus
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Les 6 sépales sont cireux blancs teintés de pourpre. Leur
face externe est hirsute. Le sommet est épaissi et quelque peu incurvé. Le
calice
est persistant et s'insère sur les bords du réceptacle qui est élargi en
forme de disque. La fleur de Cephalotus ne possède pas de pétales.
Le fruit : au centre du réceptacle s'insèrent six follicules
elliptiques
aux parois membraneuses dotées de longs poils. Ils sont très légers et
s'envolent au moindre souffle. La paroi est double: un test membraneux
à raphé latéral et chalaze apical ; et une membrane interne fine et qui
peut se peler de la graine. La graine unique a la forme d'un petit citron
blanc translucide virant au brun. L'albumen est charnu friable quelque
peu huileux. L'embryon est petit droit et se trouve à la base de l'albumen.
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