SOMMAIRE |
Introduction |
Ces Droseras sont de découverte relativement récente. Bien que l'on doive
la première description de D. petiolaris au
botaniste qui accompagnait l'expédition de COOK D.
falconeri et D. lanata ne furent
découverts qu'à la fin des années 80 par KONDO. De même les différentes formes
de D. petiolaris au nombre de cinq à l'heure
actuelle n'ont été clairement reconnues et classées qu'à cette date par Allen LOWRIE.
HABITAT DE CES DROSERA |
Dans leur habitat naturel ces plantes supportent parfois des conditions très
chaudes. Tout au long de l'année les températures sont de l'ordre de 33°C le jour
avec une chute de 1 à 5°C la nuit. Il y a une saison sèche et une saison humide. La
saison humide commence en Décembre avec parfois quelques orages depuis Octobre-Novembre.
Elle se termine généralement en Avril. Cependant le sol reste humide jusqu'en Juin.
Tous les ans l'humidité peut être ce que les locaux appellent "A good wet" ; dans ces
conditions les Droseras poussent. Pendant la saison sèche le sol le sol est dur et sa
surface est totalement déshydratée ( "bone dry") . A ce moment toutes ces
espèces
entrent en dormance en devenant un
hibernacle
cotonneux à peine enterré sorte de
bulbe
formé par les bases des feuilles.
Voici les espèces et leur description : |
Les feuilles émergent d'un coeur cotonneux; au fur et à mesure que la plante vieillit les feuilles s'abaissent et la base du Drosera devient plus épaisse et plus soyeuse. |
Une forme de D. petiolaris D. petiolaris
aff. "Kununurra" ne pousse qu'à Kununurra localité au sud-ouest de Darwin. Les feuilles
sont longues et épaisses gris-vert très soyeuses de texture semblable à celle de la sauge.
Les feuilles embryonnaires sont complètement blanches couvertes de très longs
poils fins.
D. petiolaris : pousse en conditions
humides (marécages) sur des sols sableux souvent poussant dans 2 à 3cm d'eau.
Plein soleil.
D. petiolaris aff "Mini rosette" : pousse sur un mélange de sable
et de latérite. Le sable blanc est bien visible entre les graviers de latérite.
Des petits rochers (de quartz ? ) sont aussi parsemés sur la surface du sol. Pousse
sur des versants drainant l'humidité des orages et des ruissellements des collines
alentours. Plein soleil.
D. petiolaris aff "Medium rosette" : pousse sur un sol de sable blanc
et de latérite. Le sable est visible entre les graviers de latérite mais plus
abondant sous la surface du sol. L'humidité vient des pluies d'orage et des
ruissellements proches. Plein soleil.
D. petiolaris aff "Kununurra" : pousse sur du sable blanc ou beige en
couches profondes. Le sable provient de l'érosion des gros blocs de grès présents sur
le site. De grandes herbes (formant des cannes de hauteur d'homme) assez denses à
hauteur de vue couvrent le sol sableux. Cependant au ras du sol ces cannes
poussent en touffes et laissent des espaces de sable nu. Ces herbes produisent
un peu d'ombre mais surtout conservent une grande quantité d'humidité entre les
orages qui sont les seuls apports d'eau. Plein soleil ou ombre légère.
D. petiolaris aff "erect " : pousse sur des sols semblables à ceux de
D. petiolaris aff " Kununurra" mais sans la présence des hautes herbes.
Se trouve prés d'arbres minces qui produisent un peu d'ombre par intermittence.
L'humidité uniquement par les orages. Plein soleil avec ombrage occasionnel.
Des
hybrides
de toutes ces
espèces
existent (à l'exception de D. petiolaris aff "Kununurra" qui est isolé sur
des sites propres) aux endroits ou plusieurs
espèces
sont présentes.
La
rosette
de cette
espèce
mesure de 3 à 6cm. Elle est formée de très nombreuses feuilles en contact avec le sol.
Leur
pétiole
est vert olive avec de fins poils argentés sur les bords. Les lames foliaires sont
souvent rouge sang sur toute leur surface.
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D. dilatato- petiolaris: pousse sur des sols légèrement plus élevés que l'espèce précédente mais toujours sur un sol très humide. Plein soleil. |
1: D. petiolaris 2: D. patiolaris aff. "Kununurra" 3: D. falconeri 4: D. falconeri X D. dilatato-petiolaris 5: D. lanata 6: D. dilatato-petiolaris |
METHODES DE CULTURE EN AQUARIUM |
Les racines de tous ces droseras sont fines et très longues couvertes de
radicelles. Il s'agit durant la saison sèche d'aller chercher l'humidité le plus
loin possible.
A mentionner la présence dans certains cas chez D.
falconeri et D. dilatato-petiolaris
d'une racine centrale translucide avec de nombreuses radicelles.
classique (tourbe et sable) ou pure tourbe.
Un ensemble de deux tubes "Lumière du Jour" d'un tube "Blanc Chaud" et d'un tube "Grolux" fournit chaleur et lumière en quantité suffisante (placé à 15cm des plantes). Les Droseras dont les pots reposent sur une grille au-dessus de l'eau du fond de l'aquarium sont aussi beaux que dans la nature et arborent fièrement leurs plus belles couleurs. Pour ne pas rendre l'air trop sec j'ai mis deux plaques de verre épais (6-7mm) séparés aux angles par par 4 petites cales de 5-6mm de haut. La première plaque s'échauffe très fortement tandis que la seconde (séparée de la première par de l'air) est juste tiède. On peut ainsi rapprocher les tubes sans crainte.
de 28 à 32°C toute l'année.
(Un spécimen de D. falconeri placé en terrarium à Paris subissait des périodes de 38°C l'été et de 12-15°C l'hiver) .
Profonds (8-10cm) car les racines sont longues et cassantes. Les pots peuvent tremper pendant quelques semaines dans 0.5cm d'eau si l'on part en vacances (les plantes le tolèrent). Pendant la croissance le subtrat doit être humide.
Le compost des plantes doit progressivement sécher tout au long de la phase de croissance ralentie précédant la dormance jusqu'à état sec complet (aussi sec qu'un Drosera tubéreux ou qu'un hibernacle de Drosera pygmée). toutefois il faut s'assurer que les jeunes feuilles ne se flétrissent pas car ce serait le signe d'un substrat que l'on aurait prématurément trop fait sécher.
Il est assez délicat de faire sécher le substrat de D. lanata ou de D. petiolaris sans subir le phénomène précédemment cité. En effet plusieurs feuilles sont produites quasi simultanément sur ces plantes et leur taille ne varie presque pas au cours du temps qui précède le repos. Il est donc difficile de prévoir en observant la plante le moment ou la croissance de celle-ci sera nulle. En revanche chez D. falconeri on peut déterminer avec plus de précision la date de la dormance étant donné que les feuilles sont produites une par une et que la taille très décroissante de celles-ci rend clairement compte du nombre de feuilles qui seront produites jusqu'au stade de repos complet. (La pré-dormance est un état litigieux où il faut constamment observer ses plantes.
A partir du moment où la croissance est nulle et le compost sec il n'y a plus rien à faire pendant de longs mois: la plante subsistant à l'état de "bourgeon" à quelques millimètres sous la surface ne demande rien d'autre que d'être oubliée).
OBSERVATIONS SUR LES DROSERAS DU GROUPE PETIOLARIS EN CULTURE. |
Chez les deux exemplaires de cette plante il y eut apparition de 3 ou 4 longs poils blancs de 5 à 8mm de long sur chaque feuille nouvellement produite. Ces poils dépassaient des deux côtés du pétiole déjà remarquablement laineux de nature.
Les 3 exemplaires reprirent leur croissance fin mai à deux ou trois jours d'intervalle seulement les unes des autres. La taille des feuilles produites augmente très rapidement jusqu'au milieu de l'été moment à partir duquel la plante ayant atteint sa taille maximale produit 4 ou 5 feuilles de même gabarit que les dernières formées. Après quoi la taille des feuilles va en diminuant progressivement puis d'une manière très sensible (jusqu'à 6mm de perte d'une feuille à l'autre au niveau de l'envergure de la lame foliaire). La surface collante de la dernière feuille produite mesure souvent moins de 8mm contre 2.5cm pour les feuilles d'été les plus grandes. Les pétioles aussi tendent à diminuer. La croissance fut nulle à partir de mi-novembre.
Je les ai observées dès la reprise en juin pour les D. falconeri et l'hybride D. falconeri X D. dilatato-petiolaris seulement fin août pour D. lanata. Elles étaient blanches chez l'hybride et D. lanata roses chez D. falconeri. Le second spécimen de l'hybridesize="-1"> que j'ai en collection (génétiquement différent du premier car prélevé dans la nature) peut réserver des surprises quant à la couleur de ses fleurs (des différences notables au niveau des fleurs et des feuilles sont même observées au sein d'une même espèce botanique donnée).
La hampe florale de D. lanata extraordinairement velue portait une trentaine de fleurs à raison d'une par jour. Certains jours aucune fleur ne s'ouvrait sans raison apparente. Celle de D. falconeri assez courte ne portait que de 3 à une petite dizaine de fleurs seulement.
Chez D. lanata j'ai pu observer des fleurs "doubles" à 8 pétales. Il est intéressant de mentionner que la hampe produisait aussi bien des fleurs doubles que des fleurs simples (normales) dans une proportion semblable.
Il a hérité de D. falconeri:
- Il a hérité de D. dilatato-petiolaris:
- La belle couleur rouge des lames foliaires et des pétioles.
- Les feuilles ovales ou rondes.
- Le nombre extrêmement important de poils glanduleux sur la périphérie du pétiole.
- La taille plus réduite de la rosette.
- Les feuilles légèrement dressées (plaquées au sol chez D. falconeri).
- La longueur des poils glanduleux.
- La légère concavité des lames foliaires (plates chez D. falconeri).
Les poils glanduleux latéraux sont nombreux mais courts et peu efficaces chez cette plante. La lame foliaire se replie totalement sur elle-même (comme une feuille de papier à cigarette) quand la substance nutritive (oeuf lait) est étalée sur toute la surface collante. Dans la cas d'une proie telle qu'une petite mouche seule la région de la lame folaire concernée se repliera comme certains Pinguiculas. Si la proie est vraiment petite (moucheron moustique drosophile...) il n'y aura pas à proprement parler de mouvement foliaire seuls 5 ou 6 poils glanduleux entreront en action.
EN CONCLUSION: |
Ces plantes sont superbes toutes différentes de couleurs et de formes très actives
et extraordinaires.
Le respect du cycle végétatif (à la lettre) est primordial. Pour finir je dirais
que l'intérêt de cette
famille
est indéniable puisque la section "lasiocephala" qui les regroupe constituerait
peut-être le stade évolutif manquant entre Drosera et Dionée. Observez les plantes
vous verrez très vite d'extraordinaires similitudes: capture morphologie cycle
végétatif adaptatif... Ces plantes pour toutes ces raisons méritent d'être dans
chaque collection d'amateur à la recherche de nouveautés.
Photos de l'auteur |
D. falconeri X D. dilatato-petiolaris |
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