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Sur un balcon, un rebord de fenêtre, dans un grenier ou une cave, même dans un coin
sombre dans l'appartement, un terrarium trouve sa place. Éclairé par 3 ou 4 tubes, équipé
d'une petite pompe à eau et d'un décor en argile (ruisseau, cascade, bassins
d'Utriculaires...), il peut facilement devenir un élément de décoration de votre
appartement au même titre qu'un aquarium de poissons.
Je vous propose aujourd'hui de construire un terrarium en verre collé. Le modèle
ci-contre est l'aboutissement de plusieurs constructions et a résolu plusieurs des problèmes
rencontrés avec les précédents :
Première étape : acheter le verre. Un terrarium comprend neuf pièces les
dimensions ci-dessous étant pour un petit terrarium de 60cm de long 30 de large
et 40 de haut avec du verre de 5mm d'épaisseur.
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Voilà : tout est devant vous prêt à démarrer. Le verre est découpé avec des
instruments souvent huilé au pétrole. Afin que le collage soit étanche, il faut
soigneusement nettoyer et dégraisser chaque pièce de verre, sur chaque face et sur les
tranches (utiliser pour cela un nettoyant-vitres ordinaire)
Repérez le fond de votre terrarium et posez le sur la table en intercalant les
cales en bois. Sur la face inférieure collez du ruban adhésif qui servira à maintenir les
côtés l'avant et l'arrière.
Prenez maintenant les deux côtés et posez-les sur la table, à gauche et à droite du
fond. vous constaterez que les côtés sont moins larges que le fond. C'est tout à fait normal,
ce qui manque est l'épaisseur des plaques avant et arrières qui viendront plus tard.
Prenez le tube de silicone et déposez un filet (de l'épaisseur du verre) sur la face
supérieure, à une extrémité de la plaque du fond.
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Mettez maintenant en place la plaque en écrasant bien le filet de silicone. Rabattez le scotch pour maintenir le côté en place posez à côté un dictionnaire debout pour le maintenir en position quasi verticale. Faites de même de l'autre côté. |
Vous allez maintenant faire de même pour la plaque arrière et la plaque avant.
Ajoutez du ruban adhésif pour maintenir les côtés avec la plaque avant et la
plaque arrière (vous pouvez alors enlever les dictionnaires qui maintenaient les côtés).
C'est maintenant le moment de vérifier l'étanchéité des collages du fond et du
bas des plaques verticales. Observez attentivement tous les collages à l'intérieur du
terrarium et n'hésitez pas à ajouter du mastic au moindre doute. Le mastic peut être
étalé et lissé avec un doigt bien mouillé de salive (ou une spatule découpée dans...
une pomme de terre crue).
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Vous pouvez enfin mettre en place le toit après avoir déposé un filet de mastic sur les tranches supérieures de la plaque du fond et des plaques latérales. |
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Maintenez le toit en place avec du ruban adhésif.
Avant de laisser sécher, mettez en place les deux cales pour la porte. Celle-ci,
plus large que le terrarium, sera soutenue latéralement par les deux côtés, et posée sur
la tranche de la petite face avant. Afin de lui éviter de glisser, deux petites cales
sont collées à l'avant de la face avant.
Les morceaux de ruban adhésif pourront être retirés après 5 heures, mais il faudra
24 heures de durcissement et au moins 48 heures d'aération avant de pouvoir y installer
les plantes.
Les pots ne reposeront pas au fond du terrarium mais sur une grille disposée à
peu près à mi-hauteur de la face avant. Utilisez pour cela tout matériau non dégradable
(plastique, terre cuite...) que vous pourrez poser sur des petits pots renversés
(j'utilise pour cela des casiers à couverts en plastique posés à l'envers).
Placez ensuite au fond du terrarium une poignée de morceaux de charbon de bois
(attention au charbon pour barbecue, traité pour allumage facile) qui éviteront à
l'eau de croupir. Remplissez ensuite d'eau déminéralisée jusqu'à environ 1cm au dessus
de la grille. Il ne reste plus qu'à poser les pots sur la grille et à ajuster le niveau
d'eau en fonction de la saison : environ 1cm au dessus de la grille en été, en dessous
de la grille en hiver.
Exposé sur un balcon, il pourra recevoir, outre toutes nos plantes indigènes,
Cephalotus follicularis, des SARRACENIA (terrarium assez haut !), des DROSERA
australiens (tubéreux et pygmées), voire des Sud-africains (D. capensis, D.
regia...)...
En cas de gel fort, il faudra le protéger en le couvrant de plastique à bulles, voire
installer un câble de chauffage commandé par un thermostat.
La lumière
Si vous disposez d'un emplacement suffisamment éclairé (balcon, jardin, fenêtre
recevant un peu de soleil direct) le problème ne se pose pas, il suffira de protéger
d'un échauffement excessif en milieu de journée en disposant un voilage ou un moustiquaire
plastique blanc.
Pour l'éclairage artificiel, il faut éliminer d'office toutes lampes à
incandescence (classiques ou halogènes) : leur lumière est beaucoup trop pauvre en rayons
bleus, violets et ultra-violets, nécessaires à la photosynthèse. D'autre part une bonne
part de l'énergie électrique utilisée par ces lampes est convertie en chaleur.
Il sera impératif d'utiliser des tubes fluorescents. Eux aussi sont de plusieurs types et
produisent des lumières très différentes. Evitez absolument les tubes de type "Blanc
chaud" étudiés pour reproduire une lumière analogue à celle des lampes à incandescence
(reposante pour l'oeil). Les tubes de type "Blanc Industrie", "Blanc Brillant de Luxe"
ou "Lumière du Jour" sont de bon rapport qualité prix à condition de les combiner avec
des tubes dits "horticoles" (voir plus bas). Ces tubes ne sont malheureusement pas
disponibles en différentes tailles 1,20m est le standard, on arrive parfois (de moins
en moins) à les trouver en 90 ou 60cm.
Les tubes "horticoles" sont généralement vendus pour l'éclairage des aquariums
dans un grand choix de longueur. Leur prix, variable selon le type ou la marque, est
malheureusement beaucoup plus élevé que celui des tubes d'éclairage courant (on aura
donc intérêt à les combiner). J'en ai essayé beaucoup et ne trouve pas de grosse
différence (au niveau de la croissance des plantes) entre "Aqua-Glo", "Power-Glo",
"Life-Glo". Je déconseille le type "Marine-Glo" (à lumière bleue) et, bien qu'il soit
souvent conseillé, le type "Gro-Lux" dont la lumière violette est vraiment très faible.
Pour un terrarium de plantes
carnivores
il vous faudra 3 ou 4 tubes disposés tout près du sommet (n'oubliez pas que la quantité de
lumière diminue avec le carré de la distance, ce qui signifie qu'une plante placée à 20cm
des tubes recevra 4 fois plus de lumière que celle située à 40cm, et 9 fois plus que
celle à 60cm). Les tubes seront d'une longueur à peu près égale à celle du terrarium.
Vos tubes ne sont pas là pour éclairer l'ensemble de la pièce, aussi il sera nécessaire
de construire un boîtier réflecteur d'une dizaine de centimètres de profondeur.
Rien de bien compliqué puisqu'il n'y a ici aucun impératif d'étanchéité, quelques
planches sont suffisantes. Les tubes seront fixés sur le fond et l'intérieur sera
peint en blanc. Pour fixer les tubes, le plus simple est d'utiliser les réglettes du
commerce.
Leur inconvénient, outre le prix et la disponibilité réduite en longueurs variées, est
que le ballast (sorte de transformateur électrique indispensable) y est intégré et qu'il
est une source de chaleur assez importante. Je préfère pour ma part fixer les tubes
à l'aide de colliers (pour les tuyaux en plomberie), et disposer les ballasts à bonne
distance du terrarium.
Pour connecter les quatre bornes des tubes, le plus simple est d'utiliser des dominos.
Le schéma des branchements ci-contre vous indiquera comment brancher les tubes, le
ballast et le starter. Les trois ou quatre tubes peuvent bien entendu être branchés sur
la même prise. vous aurez grand intérêt à investir dans un programmateur (+ 100F) qui
allumera et éteindra votre installation tous les matins et tous les soirs.
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Le chauffage
Le problème est différent selon l'emplacement du terrarium et la température
minimum tolérée par vos plantes. Pour des NEPENTHES de basse altitude la température
minimum de 18°C sera assurée au mieux en installant le terrarium en appartement chauffé.
Pour les NEPENTHES de haute altitude, les DROSERA du Nord Queensland (D. adelae,
D. prolifera, D. schizandra), plusieurs Utriculaires, etc., le minimum
sera de 13°C. Une grande majorité de plantes se contenteront d'une protection à 5°C.
Deux types de protection complémentaires sont possibles : passive et active.
La protection passive consiste à isoler votre terrarium de l'air extérieur en
l'enveloppant dans un matériau isolant. Le plastique dit "à bulles" est très bien.
L'épaisseur des bulles permet de garder une couche d'air entre le vitrage du terrarium
et l'air extérieur. Bien sûr il n'est pas très esthétique, mais permet d'être facilement
retiré pour prodiguer les soins nécessaires et a l'avantage d'être transparent donc
utilisable pour un terrarium en lumière naturelle. En lumière artificielle il est
possible de plaquer du polystyrène expansé sur les parois arrière et latérales du terrarium.
La blancheur de ce matériau a en plus l'avantage de servir de réflecteur pour la lumière.
Vous pouvez également recouvrir le tout de couvertures ou de sacs de couchage usagés.
La protection active utilisera une installation électrique pour laquelle il sera
nécessaire de prendre toutes les précautions nécessaires (eau + électricité = danger). Là
encore deux solutions sont envisageables. Pour un terrarium à Nepenthes de basse
altitude, la température devra être assez constante et l'humidité proche de 100%. Dans
ce cas, le plus simple (et le moins risqué) est d'utiliser un système de chauffage pour
aquarium. Le thermostat intégré sera réglé de manière à garder l'eau à 25°C.
Il importe dans ce cas d'avoir une quantité d'eau assez importante mais un terrarium à
Nepenthes étant obligatoirement de grande taille, il y aura assez d'eau dans le fond
(au moins 15cm). Un pompe immergée agitera l'eau pour répartir correctement la chaleur.
L'autre solution concernera les plantes risquant de souffrir d'une humidité trop forte
en hiver. Dans ce cas il est possible d'utiliser des câbles de chauffage pour terrarium à
reptiles. Ces câbles sont conçus pour être enterrés dans le sable au fond
du terrarium. Ils sont parfaitement étanches (le conducteur est noyé dans une matière
plastique souple) mais il sera nécessaire d'y adjoindre un thermostat. La meilleure
solution que j'aie trouvée est d'acheter un thermostat pour radiateur électrique (en
magasin de pièces détachées pour matériel électro-ménager). Il s'agit d'un bilame réglable
généralement de 5 à 35°C. Le principe en est simple : dès que la température descend
en-dessous du seuil choisi un contact électrique s'établit permettant à l'électrivité
de passer. Ces thermostats étant étudiés pour des radiateurs électriques de 2000 à 3000
Watts, il n'y aura aucun problème pour notre câble de 75 Watts. La solution la plus simple
est de le caler au minimum (5°C) mais il sera nécessaire d'effectuer quelques tests pour
le régler sur une température supérieure.
Le croquis ci-contre montre les branchements à effectuer. La prise mâle sera branchée
sur le secteur sur la prise femelle on branchera le câble. Toutes les prises devront
être à l'extérieur du terrarium, hors d'atteinte de l'eau. Le thermostat lui ne pourra
qu'être à l'intérieur du terrarium, aussi est-il indispensable de l'isoler hermétiquement.
Pour cela on l'enveloppera dans un film plastique (en vérifiant que l'on n'en
gêne pas le mécanisme) puis on noiera le tout dans un peu de mastic silicone, le même
qui a servi à construire le terrarium.
L'ensemble pourra ensuite être enfermé dans un boîtier de raccordement électrique.
Maintenant que tout est prêt, disposez le câble autour des pots, placez le
thermostat dans le terrarium à la même hauteur que les pots, et branchez l'ensemble.
Vous pouvez dormir tranquille, tant que vous payez l'E.D.F. vos plantes sont à l'abri.
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